Ce qu’on appelle triangle dramatique (ou triangle de la mort qui tue), c’est le trio des personnages dont je vous ai parlé dans le post précédent : Persécuteur, Victime, Sauveur.
Ces rôles sont en fait les outils de jeux visant à assurer triomphe revanche et victoire sur autrui; jeux dans lesquels nous cherchons en fait quelqu’un à sauver, à persécuter, ou quelqu’un pour nous sauver : ce sont des jeux de manipulation !
Ces jeux se font la plupart du temps de manière inconsciente, et sont les acquis de nos expériences, transmis de générations en générations, on joue souvent aux jeux que nous ont enseignés nos parents et notre entourage. C’est cette ignorance du fait d’être dedans qui les rend à la fois destructeurs et difficiles à esquiver, car bien sûr, chaque acteur ignore qui il est et même qu’il est en plein jeu !
Mais alors comment identifier ces jeux, et les personnages qui les constituent ?
Pour les repérer, il vous faut en connaitre la nature.
Voici donc une présentation de nos trois rôles favoris !
I – Le persécuteur !
C’est celui qui blâme, prêche et maudit. Il semble croire que c’est à lui de dire aux autres comment ils doivent se comporter !
Ses jeux favoris consistent à :
– attendre que vous deviniez ce à quoi il pense, et veut;
– monter les uns contre les autres, “si tu savais ce que machin dit sur ton dos, ma pauvre…”
– se comparer aux autres, “haha, je vaux tellement mieux que toi !”
– vous culpabiliser : “tu veux ma mort ? tu me chasses ?”
Au passage, celui qui menace de se suicider si vous ne faites pas ci, c’est lui aussi !
II – La victime !
C’est la personne qui se plaint mais ne demande jamais d’aide, celle qui se soumet, attendant patiemment qu’on vole à son secours !
Ses jeux favoris consistent à :
– refuser toutes les solutions à ses problèmes : “Oui, mais…”
– se plaindre : “pauvre de moi..!” “je n’ai vraiment pas de chance !”
– répéter les mêmes âneries pour inviter à la répression, puis demander pardon en se repentant et s’auto flagellant, puis recommencer !
– accuser l’autre de manipulation sur sa personne, comme si elle n’avait pas de contrôle sur elle-même : “à cause de toi…” “regarde ce que tu m’as fait faire !”
III – Le sauveur !
Il ne peut s’empêcher de porter secours à toute personne en détresse, qu’elle le demande ou non. Sa devise ? “Il faut aider son prochain !” “Je ne peux pas le
laisser comme ça !”
Ses jeux favoris :
– sauver quelqu’un qui n’a rien demandé mais qui se plaint : “attends, je vais le faire”
– sortir de nulle part et faire le travail de l’autre à sa place : “si je te laisse faire on sera en retard !”
Et quand il a gaffé ? “Je croyais bien faire ! Je voulais juste t’aider !”
Il oublie souvent que le papillon qu’on sort de sa crysalide parce qu’il galère se retrouve incapable de voler, car il n’a pas fourni l’effort lui permettant d’agiter ses ailes, et
trop faible, finit bien vite dévoré par la première menace venue. Merci, le sauveur.
Si vous vous rendez compte que vous êtes face à l’un de ces rôles :
– Le sauveur : évitez de vous plaindre si vous ne voulez pas d’aide, et s’il s’impose refusez fermement le rôle de victime qu’il vous offre si courtoisement !
“Merci mais je n’ai pas besoin de ton aide, je peux le faire moi-même.”
– La victime : demandez-vous quel rôle elle vous donne :
Persécuteur ? surveillez vos propres actions, au besoin cessez toute interaction. Sinon, mettez la face à sa responsabilité.
Sauveur ? Laissez la se débrouiller tant qu’elle ne vous a pas demandé clairement de l’aider ! Son problème est sa responsabilité : ne l’en sortez pas. Vous
pouvez, si vraiment vous le voulez, lui montrer le chemin vers la solution, mais arrêtez vous là !
– Le persécuteur : si vous le pouvez, ignorez-le. S’il vous fait des reproches, demandez lui du concret : “précise ta pensée. Si tu ne devais me reprocher qu’une
seule chose, qui s’est réellement passée, qu’est ce que c’est ?” “qu’est ce que tu me reproches exactement ?”. Si vous l’entendez jaser sur quelqu’un d’autre, faites attention à
ce qu’il vous énonce des faits utiles qui servent quelqu’un, et pas juste des infos incendiaires ou visant à vous énerver contre untel : ne vous faites pas avoir, vérifiez
l’information.
Spécifique : si le persécuteur vous lance un ultimatum au suicide !
Déculpabilisez : en prison, il y a des gens qui même sans lacets, cravate, ceinture, parviennent à se pendre. Si il décide effectivement de se suicider ce n’est pas vous
qui l’en empêcherez, et il finira par le faire. Mais dans la plupart des cas, il bluffe. Alors ne vous laissez pas faire.
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Cet article est inspiré d’un petit bouquin de Bernard Raquin : L’Analyse Transactionnelle au quotidien : Sortir des jeux psychologiques
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