Insomnie et placebo : l'expérience d'un paradoxe.


Les psychiatres donnent des médicaments, mais un bon psychologue à Versailles peut vous aider.


Storms et Nisbett ont mené en 1970 une expérience avec des personnes souffrants d’insomnie.
Ils les répartirent en trois groupes :
Le Groupe 1 devait prendre un placebo censé énerver/exciter la personne,
Le Groupe 2 devait prendre un placebo censé calmer/apaiser la personne,
Le Groupe 3 ne prenait rien, il était "mis en observation" et servait de comparaison.
Aucun des sujet ne savait qu'il s'agissait de placebos.

Après la prise des placebos, les chercheurs ont mesuré le temps que mettaient les personnes à s'endormir pour chacun des groupes:
Le Groupe 1, avec le placebo supposé énervant/excitant, s'endormait plus vite que d'habitude (victoire!);
Le Groupe 2, avec le placebo supposé calmant/apaisant, s'endormait moins vite que d'habitude;
Le Groupe 3 n'a vécu aucun changement.

Les résultats peuvent sembler paradoxaux ! Mais alors pourquoi...?

Comment expliquer que le placebo calmant ait empêché les personnes de s'endormir, tandis que l'excitant les y ont aidées ?

Si vous avez déjà vécu des insomnies, vous savez sans doute que la veille qui y est liée cause souvent un certain agacement, notamment contre soi-même. On se demande "pourquoi je n'arrive pas à dormir?", "qu'est-ce qui cloche chez moi?" on se répète "allez, dors !!", ce qui en réalité n'a d'autre effet que de nous énerver et de renforcer l'insomnie.

Revenons alors à nos 3 groupes :
Le Groupe 1 n'était pas moins réveillé que d'habitude, mais il a pu attribuer son état au placebo : "C'est le médicament qui me tient éveillé. Donc tout est normal." Et si tout est normal/attendu, alors tout va bien, ils ont donc pu s'endormir plus facilement.
Le Groupe 2 n'était pas moins réveillé que d'habitude, mais son placebo "aurait du" le calmer. Donc ce n'est pas normal, "Je suis tellement agité que le médicament ne suffit pas !" vient alors s'ajouter aux autres réflexions qui agitent leur nuit, il y a un problème. Et s'il y a problème, comment pourrions-nous dormir ? Ainsi le groupe 2 reste éveillé plus longtemps que d'habitude, à se torturer la cervelle.
Le Groupe 3 n'ayant pas reçu de prescription, n'a pas vécu d'évolution particulière de ses difficultés à s'endormir.

Ainsi nous avons pu observer que selon ce à quoi nous imputons les choses qui nous arrivent (ici les difficultés à s'endormir), la situation nous semble plus ou moins problématique, plus ou moins de notre fait, et peut avec cette simple différence, se résoudre en partie.

En thérapie systémique et stratégique, ce principe est utilisé aussi bien dans des problématiques d'insomnies que dans d'autres types de troubles face auxquels nous pouvons être amenés à proposer des tâches semblant paradoxales au regard de notre objectif, mais qui en vérité se contentent d'emprunter un chemin inattendu qui mène exactement au bon endroit, souvent avec davantage d'efficacité que les chemins auxquels on s'attendrait...

Si les "solutions" habituelles et attendues ne fonctionnent pas, songez alors à la thérapie stratégique.